Les 10 et 11 février 2025, le Bureau des affaires de désarmement des Nations unies (UNODA) et l’Union interparlementaire (UIP) ont accueilli à Genève des délégations parlementaires du Tchad, des Comores, de Djibouti, d’Égypte et de Somalie, cinq des six États africains qui ne sont pas encore parties à la Convention sur les armes biologiques (CIAB), pour un séminaire de haut niveau. Le séminaire a mis l’accent sur la sensibilisation à l’importance de l’universalisation de la Convention et a cherché à encourager une large coopération régionale et internationale à cette fin
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Le premier jour du séminaire a consisté en une série de séances d’information visant à familiariser les délégués avec la Convention, les droits et obligations des États parties, les liens entre le désarmement, la non-prolifération et le développement durable et le rôle de l’UIP en faveur du désarmement et de la non-prolifération à l’échelle mondiale. Dans son discours d’ouverture, Izumi Nakamitsu, secrétaire général adjointe des Nations unies et haute représentante pour les affaires de désarmement, a souligné que, si la menace des armes biologiques peut sembler lointaine pour beaucoup, “chaque État a intérêt à interdire l’utilisation de la maladie comme arme de guerre ou de terreur, chaque État a intérêt à préserver la recherche et l’innovation biologiques pacifiques, [et] chaque État renforce sa résilience en améliorant les systèmes de détection, de surveillance et de réaction aux risques biologiques”. Elle a ajouté que, dans ce contexte, “chaque État a beaucoup à gagner en adhérant à la Convention sur les armes biologiques”. Son Excellence l’ambassadeur Frederico S. Duque Estrada Meyer, représentant permanent du Brésil auprès de la Conférence du désarmement et président du groupe de travail sur le renforcement de la Convention sur les armes biologiques, a également pris la parole lors du séminaire. L’ambassadeur Meyer a souligné l’importance de l’universalisation de la convention et a mis en évidence l’éventail d’avantages que l’adhésion à la Convention confère aux États.
Au cours du séminaire, les délégués ont entendu des exposés des représentants des trois gouvernements dépositaires de la Convention, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, et. Ces exposés ont mis l’accent sur l’importance de l’universalisation de la Convention et sur l’assistance technique et le soutien au renforcement des capacités disponibles pour aider les États à mettre en œuvre la Convention après leur adhésion. En outre, les présentations d’experts de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement ont fourni aux participants un aperçu de la situation mondiale actuelle en matière de risques biologiques et de l’importance de cadres solides de biosécurité et de biosûreté. Le représentant permanent adjoint du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, M. Abdellah Boutadghart, a également partagé son point de vue sur l’importance de la CAB en Afrique et sur l’aide offerte par le Maroc aux partenaires régionaux pour soutenir la mise en œuvre de la Convention.
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Au début de la deuxième journée du séminaire, la délégation des Comores, conduite par l’honorable M. Ahamada Baco Mohamed, premier vice-président de l’Assemblée de l’Union, a présenté son instrument d’adhésion à la convention à la représentante permanente par intérim des États-Unis, Mme Alison Storsve. En attendant la réception officielle de l’instrument par les États-Unis en leur qualité de gouvernement dépositaire, les Comores deviendront le 188eme État partie à la Convention sur les armes biologiques. L’engagement à long terme de l’UNODA avec les Comores dans le cadre de son projet de soutien à l’universalisation et à la mise en œuvre effective de la CIAB en Afrique a commencé avec la participation d’une délégation comorienne lors d’un forum régional organisé par l’UNODA à Mombasa, au Kenya, en 2022. En vue de promouvoir l’adhésion des Comores à la Convention, l’UNODA a également soutenu la participation de délégués comoriens à un atelier sous-régional à Rabat, au Maroc, en 2023, et a organisé une visite de haut niveau de parlementaires comoriens à l’Office des Nations unies à Genève la même année. L’adhésion imminente des Comores à la CIAB est l’aboutissement d’une action de sensibilisation cohérente et d’un engagement de longue date aux niveaux international et régional, ainsi que du dévouement des partenaires nationaux comoriens.
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Le deuxième jour du séminaire comprenait également un exposé de l’Honorable Dr Alma Yak, membre de l’Assemblée législative nationale transitoire de la République du Sud-Soudan. Dr. Yak a joué un rôle déterminant dans l’adhésion du Sud-Soudan à la CIAB en 2023 et, dans l’intérêt de la coopération et de l’engagement régionaux, elle a partagé son expérience, ses difficultés et ses bonnes pratiques avec ses homologues de la région. Mme Yak a souligné l’importance de la sensibilisation et de la persévérance pour progresser vers l’adhésion ou la ratification. À l’issue du séminaire, les délégués ont rencontré la directrice générale de l’Office des Nations unies à Genève, Mme. Tatiana Valovaya, qui a souligné l’importante contribution de la CIAB à la paix et à la sécurité internationales et a noté que le désarmement et la non-prolifération en général sont des éléments essentiels de la paix durable et du développement humain et nécessaires à la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable.
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Contexte
La Convention sur les armes biologiques (CIAB) a été le premier traité multilatéral de désarmement interdisant une catégorie entière d’armes de destruction massive (ADM). Elle interdit la mise au point, la production, l’acquisition, le transfert, le stockage et l’utilisation d’armes biologiques et à toxines. La Convention est un pilier fondamental de l’architecture mondiale de paix et de sécurité et constitue la pierre angulaire du régime international de désarmement et de non-prolifération. Alors que la Convention est proche de l’adhésion universelle, dix États, dont six en Afrique, ne l’ont pas rejoint.
Le séminaire s’est déroulé dans le cadre du projet de l’UNODA, financé par le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes, visant à promouvoir l’universalisation et à renforcer la mise en œuvre nationale de la Convention sur les armes biologiques en Afrique. Plus d’informations sont disponibles ici.